Manoel de Oliveira (1) Je me souviens du Roi se meurt

Je rentre à la maison L’impression que, tout soudain, un film s’adressait directement à moi. Pas seulement à moi, spectateur, mais à mon MOI construit de souvenirs qui s’éparpillent, mais que je dois rassembler. Manoel de Oliveira a fait - fort opportunément - l’objet d’une présentation sur la chaîne Arte de quatre films créés au tournant du siècle dernier vers un nouveau millénaire. En commençant par un extrait de la représentation théâtrale d’une pièce qui est si longtemps restée à l’affiche, que le titre est en quelque sorte resté imprimé sur mon front. 1962, au Théâtre de l’Alliancefrançaise , les spectateurs parisiens découvrent « Le Roi se meurt » d’ Eugène Ionesco . Dès le début du film, Michel Piccoli, vacille comme un clown décati, face à Catherine Deneuve éblouissante. Il tente de garder sa couronne, après qu’un air d’orgue de barbarie ait accompagné la liste des acteurs et des responsables d’une mise en scène en partie double. Im...